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  • Photo du rédacteurCéline KEMPF

Réflexions en ce temps de préparation à la rentrée...


Confrontée à une insomnie, joueuse je me suis lancé le défi d'en faire une expérience créatrice. Le sujet lancé plus tôt dans la journée sur le vocabulaire de l'école m'a bien inspirée ; je ne suis ni linguiste, ni responsable de l'éducation cela ne m'empêche fort heureusement pas d'utiliser mon cerveau à des fins de réflexion créative.

Et j'ai moi-même besoin de me réconcilier avec certains mots qui me font effectivement "mal" rien qu'à les entendre. J'ai donc vu dans cette opportunité, une étape à franchir dans ma chasse aux trésors, une énigme intéressante à résoudre et un défi stimulant à relever !


Mais je vais trop vite. Il me faut tout d'abord vous partager le petit extrait en question d’un livre qui amène à la réflexion sur le vocabulaire employé à l’école ; Le Petit Maître d'Alain DELACOUR.


« Mon métier, je l’ai dit, c’est d’écrire pour les autres. Les mots, c’est donc un peu mon fonds de commerce. J’aime bien m’arrêter de temps en temps sur certains d’entre eux, essayer de ressentir ce qu’ils évoquent au-delà de la signification qu’ils prennent selon le contexte. […] Je me suis amusé à ce petit jeu avec le vocabulaire de l’école. Eh bien, je n’ai pas été déçu. Commençons par les sujets enseignés que l’on désigne sous le mot de « matières ». Ce n’est pas forcément celui qui évoque le mieux l’idée de légèreté. Pas étonnant que les cartables de nos chères petites têtes blondes soient aussi lourds avec les « matières » qu’ils transportent. Alors, me direz-vous, on pourrait lui préférer le mot « disciplines ». Pas follement gai, non plus, ce mot. Surtout si on se réfère à son origine latine : « disciplina : punition, ravage, douleur ». La première définition qu’en donne mon dictionnaire préféré, c’est celle d’une sorte de fouet pour se flageller ou se mortifier. Sympathique, non ! Dans le même ordre d’idée, que donne-t-on à faire aux enfants, le soir, à la maison, ou en classe sur table ? Des devoirs. Sans commentaires ! Sinon que mon dictionnaire préféré – encore lui ! – utilise six fois le mot « obligation » pour expliquer les différentes significations du mot « devoir ». Il y a de quoi dégoûter les gamins de les faire, leurs devoirs. Surtout ceux qui croulent déjà sous les obligations qu’on leur impose à la maison « Fais ci ! » « Ne fais pas ça ! », « Ça, ça ne se fait pas ». Alors si l’école en rajoute… Sans compter que mon dictionnaire des synonymes mentionne pour le mot « devoir » : charge, obligation, tâche, travail, contrainte. Avec « matière » on ne faisait pas vraiment dans la légèreté mais avec « devoir » on ne fait franchement pas dans le plaisir. Pas plus qu’avec « discipline ». Quant à « travail », je ne vous apprendrai rien en vous disant qu’il tire son origine de « tripalium » qui était un instrument de torture au Moyen Âge. Et puis, il y a un autre mot qui, à mon avis, pose problème : c’est précisément le mot « problème ». Pas très motivant comme mot ! Comme s’il n’y en avait pas assez comme ça des problèmes ! Chez eux, les enfants entendent leurs parents parler de leurs problèmes d’argent, de travail, de santé. Les problèmes de chômage, de logement, de violence font la une des médias. Sans compter les problèmes de pollution, de réchauffement de la planète, d’épuisement des ressources. Et comme, à force de s’accumuler, les problèmes deviennent de plus en plus insolubles, le mot devient de plus en plus synonyme de difficulté. Tout ça pour dire qu’il n’a rien de vraiment joyeux, ce mot. On peut comprendre qu’il ne donne pas forcément envie aux enfants de s’y plonger, dans leurs « problèmes » de mathématiques par exemple. Heureusement il existe une alternative : le mot « exercice », lui, n’est pas trop connoté. Par-contre, j’ai du mal à trouver quels mots devraient remplacer « devoirs », « disciplines » et « matières ». Il faudrait que nos linguistes et nos responsables de l’éducation nationale se penchent sur le problème.

Dans Le Petit Prince, Saint-Exupéry fait dire au renard « Le langage est source de malentendus ». Et c’est vrai que dans le vocabulaire de l’école, il y a des mots qui doivent faire mal aux oreilles des élèves rien qu’à les entendre. »

 

Commençons donc par les sujets enseignés, les "matières". Serait-il possible de les élever au niveau d' "enseignements" ? Cela nous permettrait peut-être de retrouver un peu de cette légèreté perdue, tout en rendant possible la réintégration d'un "ancien terme de pratique". Moi aussi j'ai repris mon dictionnaire préféré et je constate (on avait presque failli l'oublier, tant en France on voue un culte à la sacro-sainte théorie) que les enseignements sont également des leçons données par l'exemple et l'expérience !

Les punitions, ravages et douleurs quant à elles, pour celles et ceux qui sont plus enclins à parler de "disciplines" que de "matières", pourraient-elles être remplacées par des "thèmes". Un coup d’œil à la racine grecque tithemi, "placer", nous offrirait ainsi l'occasion de "placer" un peu de mélodie, de charmer un tant soit peu nos oreilles, dans la composition et l'ordonnancement de nos "matières". Si je pousse plus loin la vision des bénéfices que nous pourrions en retirer, je peux voir un plus juste positionnement, qui non loin d'opposer les enseignements les feraient tendre vers une harmonie d'ensemble en permettant des variations ; une manière de redonner son titre de noblesse au changement.

Comme le dit si bien un dicton oriental, "la vie est un changement permanent et la seule chose qui ne change pas, c'est que tout change tout le temps !" Peut-être en suivant ces "enseignements" et ses "thèmes", pourrions-nous même charmer à nouveau l'attention de nos enfants et les reconnecter avec loi fondamentale de la vie ? Bref, leur proposer quelque chose de vivant plutôt que des dérivés de torture tout droit sortis du Moyen Age.


Transition idéale pour revenir sur le travail. Contrairement à une focalisation très à la mode, le point commun de tous les travaux n'est pas la rémunération mais le but du travail. On en parle si peu qu'il est intéressant de le rappeler, le but du travail est "la transformation de la nature dans un sens utile à l'homme, c'est-à-dire en vue de la satisfaction de ses besoins." Par quoi pourrions-nous remplacer ce terme fourre-tout barbare ? Tâche ? Mon dictionnaire préféré me parle d' "ouvrage déterminé qui doit être exécuté dans un temps donné." Puis assez vite, même par les détours du figuré, on en revient à l' "obligation". Merci, mais non merci !

Activité alors ? Retour au dictionnaire : "Puissance, faculté d'agir", puis "vivacité, diligence dans l'action" et encore "ensemble d'actions et d'opérations humaines visant à un but déterminé", pour finir par l' "exercice d'une fonction d'un emploi". On chauffe là, le trésor se rapproche, on récupère au passage sa puissance et sa capacité d'agir, sa vivacité et un but bien déterminé, ça commence à devenir vraiment intéressant vu sous cet angle.

Je poursuis mes investigations et m'arrête à "acte", du latin actum, "action", "fait accompli", du verbe agere, "agir, "faire". Communément l'acte traduit l'exercice d'un pouvoir physique ou spirituel de l'homme. Si on pousse jusqu'au sens métaphysique ça donne "mouvement volontaire d'un être, changement considéré par rapport à l'individu qui le produit" et "réalisation ou accomplissement d'une virtualité par opposition à la puissance". En consultant, la philosophie de A à Z, on peut se rappeler au passage que c'est à Aristote que nous devons la distinction entre "l'être en puissance" et "l'être pleinement réalisé". Mais pour lui, la notion d'acte a deux sens : "l'acte est d'une part la forme par opposition à la matière", d'autre part "l'exercice même de l'activité par opposition à la puissance ou virtualité".

Donc si je reprends, le travail pourrait devenir "acte", action soutenant à un changement volontaire d'un être, l'amenant à un mouvement donc à une dynamique visant à sa pleine réalisation, son plein accomplissement, non pas dans le virtuel mais dans la forme.

OK, banco, j'ai retrouvé mon Graal !


Dans ce contexte les "devoirs" peuvent se transformer en "expérimentation", du latin experimentum "épreuve, essai". Dans l'action d'expérimenter et l' "essai" je retrouve le droit à l'erreur et me permets de lâcher la surpression de l'évaluation. Par ailleurs, l' "épreuve" si elle se révèle effectivement pénible, elle éprouve mon courage et peut faire apparaître les qualités morales que je possède. Ainsi, même penchée sur une copie, quel que soit le "thème", l' "expérimentation" peut m'amener à reprendre contact avec le héros qui sommeille en moi et qui est prêt à braver toutes les "épreuves" pour retrouver son Graal. C'est alors une nouvelle aventure qui devient possible et de toutes autres perspectives qui s'offrent à moi. Les "problèmes" peuvent, dans cette perception de la réalité, redevenir des cas d'expérimentation ou de l'expérimentation de cas, c'est le luxe du choix ! Ayant retrouvé mon âme de chercheur de trésors, je peux m'enrichir de chaque nouvelle découverte sur le chemin de ma quête. Sortie de la prison des "obligations" dont j'avais moi-même la clé, je peux goûter à la liberté retrouvée et me reconnecter à l'infinité des possibilités d'exprimer ma manière d'être vivante.



Mais comme dit, je ne suis ni linguiste, ni responsable de l'éducation... je ne suis qu'une auteure créative et intuitive.



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Céline

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